Fiche de présentation
LÜPERTZ, Markus
né le 25 avril 1941 à Liberec, Bohême, République tchèque ; 1948, sa famille gagne Reyd en Rhénanie, Allemagne ; 1956 à 1961, alterne séjours d'études à l'École des arts appliqués de Krefeld, travail dans la mine et études à l'Académie des beaux-Arts de Düsseldorf ; 1962, s'installe à Berlin après un séjour à Paris ; 1974, enseigne aux Beaux-Arts de Karlsruhe ; 1986, aux Beaux-Arts de Düsseldorf ; vit et travaille à Berlin et à Düsseldorf.
signature : jusqu'en 1972, Markus; puis, un M dans une boucle.
Type(s) : Artiste
Technique(s) :
Peintre - Sculpteur
Présentation : En 1962, il entame son oeuvre par le thème du dithyrambe ; ainsi tout au moins baptise-t-il sa première manière. dithyrambe, c'est-à-dire éloge jusqu'à l'emphase ; dithyrambe, c'est-à-dire forme archaïque de la tragédie grecque, à un seul acteur monologuant en direction des dieux ; emphase, c'est-à-dire enflure. C'est ainsi qu'il y a un Homme-oreille, (1964), comme David Lynch créera Elephant Man ; un raccourci à ce point serré sur un sexe de femme, Sans titre, (1964) qu'on le prend pour une abstraction* ; Fût d'arbre, (1966), stylisé, coupés en biais en au sommet, bruns relevés de jaune ; 1972, Quatre Croix, dithyrambique II, (MMS), avec son escargot géant, Légende dithyrambique, (1975, MLK).
Vient l'influence du cubisme*, de l'art nègre, le clin d'oeil à Lam*, à Picasso* (ce masque " grec ", en 1988, c'est celui du maître), mais la constance dans le gigantisme ne se démet pas. Appel à la mythologie, qu'elle fût grecque ou qu'elle fût noire, hautes figures avec des poignées d'épée, comme signes, et des jeux d'haltères qui pourraient se révéler des tibias(1978), des trophées verticaux, abstraits, Fassade Stilf, (1977, MAMStE), des cobras lovés aux têtes ovales, de trophées biomorphes, Five Paintings on Fascism, (1980, KBo). La toile se structure en zones marquées chacune par un sujet, et fondues entre elles dans l'arrière-plan.
Nouvel emblématique avec Madame d'après Corot, (1985-1986), à la tête de melon ; tête de boeuf, tête grecque, crâne rongé par des rats, amphores gisantes, tout est catalysé, forme et palette, par la violence de l'expressionnisme* nouveau qui devient de plus en plus elliptique, La passion des fleurs est de fleurir sur les murs, (1988). La verticalité tripartite des toiles apporte équilibre et force.
Au milieu des années 90, il s'attaque aux visages, chacun rempli d'allusions à d'autres peintres - Fautrier*, Dubuffet*, Magritte*, Klee* -, dans une rudesse de structure que sont une horizontale pour les yeux, une pour la bouche, reliées entre elles par le triangle du nez, tandis que la peau est faite de carroyage. Cette propension à la matérialisation se poursuit avec sa série d'Othello, (1995), dans laquelle les figures sont prises dans un réseau de plaques métalliques dentées qui ajoutent à la cruauté. Cet expressionniste germanique est méditerranéen par la thématique, ses masques et ses amphores céphaloformes; il est, esthétiquement et intellectuellement, postmoderne*. En 1990, en même temps que l'informalité apparaît une palette plus vive et ses visages, remplissant la toile, se brouillent de dix détails, de dix couleurs mêlées. Il se reprend avec une série de dos, dans laquelle on trouve à la fouis le souvenir des sculptures de Matisse*, la palette d'autrefois en bruns et gris et l'acéphalie remplacée par des oiseaux, des escargots, des carapace de tortue, mais aussi un casque et un képi, allemands, (2006), la liberté de la composition lui fait dissocier les bras du tronc et les laisser pendre à son côté. une série d' Antique, (2011), aux bras toujours coupés, dont quatre toiles indfiquant par une silhouette noire, les heures du jour ; celle-ci comme le marbre , en premier plan d'une ligne de vilage au delà d'un parc au chemin sinuant.
Le Sculpteur :
À compter de 1980, il est aussi sculpteur d'hommes ou de femmes aux attitudes retenues ou abandonnées, à l'inspiration picassienne ou antique, ou encore aux assemblages hétéroclites, bronzes peints. Le Faux crapaud, (1981), aux couleurs des cubistes, ramassé sur lui-même ; une série de Daphné, (2002) qui évoque l'Antiquité, sans avant-bras, tachée de rouges et de bleus jusqu'à un bronze géant, 3,50 m, coloré, Daphné, (2006), le corps est surmonté d'une tête à la Picasso* de Dora Maar. ou Athéna, (2010). Ces oeuvres ont une rudesse expressioniste* d'un malaxage qui propose une forme globale sans souci des détails.
Expositions : 1968, Rudolf Springer, Berlin, (P) ; 1978, Gillepsie, Laage, Salomon, Paris, (P) ; 2007, gal. de France, Paris, (P) ; 2011, 2014, Suzanne Tarasieve, Paris, (P).
Rétrospective : 1973, Staatlichen Kunsthalle, Baden-Baden.
Lieux publics : 1993, vitraux, cathédrale de Nevers.